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La beautĂ© du cĆur issue des Ćuvres pieuses transparaĂźt sur le visage tout comme la laideur du cĆur issue des mauvaises actions transparaĂźt sur le visage. Ensuite, cela sâintensifie en fonction de la quantitĂ© des bonnes ou mauvaises Ćuvres. Plus lâobĂ©issance Ă Allah et la piĂ©tĂ© sont grandes, plus la beautĂ© est intense et plus le pĂ©chĂ© et la transgression sont grands, plus
nimporte quoi de réduire Allah à un humain, ils l'ont mérité MW3. de toute façon c'est un jeu de pigeon. - Topic Allah est beau et il aime la
Etil aime la beauté - Topic Allah est beau ! du 10-10-2012 16:36:02 sur les forums de jeuxvideo.com
Il rĂ©pondit : « Dieu est beau et Il aime le beau. Lâorgueil consiste Ă nier la vĂ©ritĂ© et regarder les gens de haut. » [1] La beautĂ© est lâopposĂ© de la laideur. La beautĂ© qui existe, au sein de la crĂ©ation, est un reflet de la beautĂ©
Allah est donc la lumiĂšre des cieux et de la terre. LorsquâIl viendra au jour de la rĂ©surrection pour juger les crĂ©atures, la terre resplendira de Sa lumiĂšre. Un des noms magnifiques dâAllah est Al-JamĂźl (Le beau). Il a dâailleurs Ă©tait authentiquement rapportĂ© du ProphĂšte â Ű”ÙÙ Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙÙ Ù ŰłÙۧÙ
â quâil a dit : « Allah est beau et aime la beautĂ©
Site De Rencontre Gratuit Sans Inscription Sur Mobile. LâhumilitĂ© est une des valeurs de lâIslam, qui doit nous Ă©loigner de lâorgueil. Nous devons toujours garder en tĂȘte lâomnipotence de notre Seigneur et notre petitesse face Ă Lui. Notre foi en Lui est dĂ©jĂ un don de Sa part, et nous devons Lui rendre grĂące pour cela, car Allah swt guide qui Il veut. Nous devons rester modestes et humbles non seulement face Ă Sa grandeur, mais aussi dans nos relations avec chacun, et dans notre attitude avec nous-mĂȘme, en nous rappelons que ce que nous avons, Allah swt peut nous lâenlever quand Il le souhaite⊠Nous ne devons pas non plus nous monter arrogants envers les non-musulmans, car rappelons-nous que câest peut-ĂȘtre seulement notre image quâils retiendront de lâislam. LâopposĂ© de cette attitude d'humilitĂ© est lâorgueil, qui nâappartient quâĂ Allah et quâIl nous a interdit. Selon Ibn Mas'Ă»d DAS, le ProphĂšte BSDL a dit Jamais n'entrera au Paradis celui qui a dans son cĆur le poids d'un atome d'orgueil». Quelqu'un dit Nous aimons pourtant ĂȘtre bien habillĂ©s et bien chaussĂ©s». Il dit Dieu est beau et II aime la beautĂ©. L'orgueil c'est le fait de refuser la vĂ©ritĂ© et la justice et de mĂ©priser les autres». Allah swt a dit Ne vantez pas vous-mĂȘmes votre puretĂ© ; câest Lui qui connaĂźt mieux ceux qui Le craignent » 53 ; 32 DâaprĂšs Iyyadh Ibn Himar rra, le Messager dâAllah saws a dit Allah mâa rĂ©vĂ©lĂ© de vous ordonner lâhumilitĂ©, afin que nul ne mĂ©prise un autre, et que nul nâopprime un autre. » RapportĂ© par Muslim DâaprĂšs Abou HouraĂŻra rra, le Messager dâAllah saws a dit LâaumĂŽne nâa jamais diminuĂ© le capital dâun donateur, et Allah donnera plus de gloire Ă celui qui se montre magnanime envers les autres et celui qui se montre modeste pour la satisfaction dâAllah, Allah swt lâĂ©lĂšvera. » RapportĂ© par Muslim El Aswad Ibn Yazid rapporte que AĂŻcha rra fut interrogĂ©e sur ce que faisait le ProphĂšte saws dans sa maison, et elle rĂ©pondit Il aidait ses femmes dans leurs besognes, et quand venait le temps de la priĂšre, il sortait pour lâaccomplir dans la mosquĂ©e. » RapportĂ© par BukhĂąri Anas rra a dit Personne parmi nous nâarrivait Ă dĂ©passer la chamelle du Messager dâAllah saws dans une course. Or, un bĂ©doin la devança un jour avec son chameau, et cela causa de la peine aux musulmans. Le messager dâAllah saws le remarqua et dit Il est du droit dâAllah de rabaisser tout ce qui occupe une position Ă©levĂ©e en ce bas monde.» RapportĂ© par BukhĂąri Allah swt a dit Cette Demeure derniĂšre, Nous la rĂ©servons Ă ceux qui ne cherchent, ni Ă sâĂ©lever sur terre, ni Ă y semer la corruption. Cependant, lâheureuse fin appartient aux pieux. » 28 ; 83 Il a dit aussi Et ne dĂ©tourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance car Allah nâaime pas le prĂ©somptueux insolent. » 31 ; 18 DâaprĂšs Abdallah Ibn Masâud rra, le ProphĂšte saws a dit Le Paradis est interdit Ă celui qui a le poids dâun atome dâorgueil dans le cĆur. » Un homme dit Lâhomme aime avoir de beaux vĂȘtements et de belles sandales. » Il dit Allah est beau, Il aime la beautĂ©, mais lâorgueil est de rejeter injustement la vĂ©ritĂ©, et de mĂ©priser les gens. » RapportĂ© par Muslim DâaprĂšs Haritha Ibn Wehb rra, le Messager dâAllah saws a dit Voulez-vous que je vous dise qui sont les gens du Paradis ? Câest tout ĂȘtre faible et dĂ©daignĂ©, qui sâil prĂȘte serment Ă Allah de lui accorder quelque chose, serait exaucĂ©. Voulez-vous que je vous dise qui sont les gens de lâenfer ? Câest tout ĂȘtre rustre, avare et orgueilleux. » Hadith ayant reçu le consensus. Abou HouraĂŻra rra rapport que le Messager dâAllah saws a dit Allah ne regardera pas, le jour de la rĂ©surrection, celui qui laisse traĂźner sa tunique par terre, par arrogance. » Ayant reçu le consensus. Et dâaprĂšs lui aussi, le Messager dâAllah saws a dit Il y a trois personnes Ă qui Allah ne parlera pas le jour de la rĂ©surrection, quâIl ne purifiera pas, quâIl ne regardera pas, et ils auront un chĂątiment douloureux. Ce sont Un vieillard fornicateur, un roi menteur, et un pauvre arrogant. » RapportĂ© par Muslim Et dâaprĂšs lui aussi, le Messager dâAllah saws a dit Allah azza wa jall a dit La fiertĂ© est Mon voile, lâorgueil est Mon manteau, celui qui me les disputera, Je le chĂątierai. » RapportĂ© par Muslim DâaprĂšs Salama Ibn El Akawaâ rra, le Messager dâAllah saws a dit Lâhomme ne cesse de sâenorgueillir, jusquâĂ ce quâil soit inscrit, au nombre des tyrans, il est alors atteint par les mĂȘmes tourments quâeux. » RapportĂ© par Tirmidhi qui a dit Câest un hadith convenable ».
1La beautĂ© a de tout temps suscitĂ© lâexaltation et lâengouement passionnĂ© des hommes. FascinĂ©s par les formes de magnificence Ă©parses dans lâunivers, beaucoup ont tentĂ© de saisir effectivement et par intellection ce quâelle est. SubjuguĂ©s quâils sont, les hommes y ont vu alors la manifestation de la perfection, la prĂ©sence dâune Ăąme cosmique admirable et accomplie. Le plaisir indescriptible procurĂ© par la contemplation du beau a toujours laissĂ© une trace dâineffable. Câest en cela que, abstraction faite de toutes les tentatives de dĂ©finition, la beautĂ© demeure insaisissable. Elle relĂšve dâun ordre expĂ©rientiel qui renvoie Ă lâenchantement indicible et Ă lâĂ©motion trouble. 2En outre, lâesthĂ©tique comme discipline tenant un discours sur le beau en essayant de cerner le magnifique et le mirifique, aussi bien dans la nature que dans la culture, souligne que ce sont les aspects visuels et auditifs qui impriment aux choses leur beautĂ©. Par leur truchement, la beautĂ© prodigue une sensation de plaisir avec un sentiment de plĂ©nitude et de ravissement Ă soi. Elle procĂšde de ce qui est manifestĂ© par la forme des corps et leurs couleurs, par le mouvement et lâanimation des objets, par la sonoritĂ© agrĂ©able et captivante, par des proportions heureuses dans lâharmonie entre le tout et ses parties. Donc, seules la vue et lâouĂŻe sont flattĂ©es par le beau. Ătre beau, câest se rapprocher dâun idĂ©al, câest tendre vers ce qui doit ĂȘtre splendide et merveilleux, inclinant vers la perfection esthĂ©tique. 3En rĂ©alitĂ©, lâintuition de la beautĂ© en soi est supĂ©rieure Ă la jouissance provoquĂ©e par la vision des beaux objets particuliers ou par lâacoustique des rĂ©verbĂ©rations mĂ©lodieuses. TrĂšs tĂŽt, la sagesse des Grecs sâĂ©tait investie dans la rĂ©flexion relative Ă cet aspect insaisissable de la beautĂ© et Ă ses rĂ©percussions intĂ©rieures. Dans leur sillage, les philosophes musulmans hellĂ©nisants, lĂ©gataires et continuateurs de la pensĂ©e grecque, comprirent que chez Platon le beau est associĂ© au vrai et au bien comme une des idĂ©es les plus Ă©levĂ©es. Ils purent dĂ©celer dans le premier texte du PhĂšdre comment on peut passer du dĂ©sir des beaux corps Ă lâamour des belles Ăąmes pour parvenir Ă la contemplation de la beautĂ© en soi. 4Ainsi, dĂšs le ixe siĂšcle, lâesthĂ©tique islamique est-elle inspirĂ©e par les doctrines nĂ©oplatoniciennes avec un texte arabe diffusĂ© sous le nom de ThĂ©ologie dâAristote. Bien postĂ©rieur au vie siĂšcle, celui-ci est, en rĂ©alitĂ©, composĂ© dâinterprĂ©tations, plus ou moins fidĂšles, dâune partie des EnnĂ©ades de Plotin et de commentaires de Porphyre. Il influença tour Ă tour Al-Kindi 801-873, Al-FĂąrĂąbĂź 872-950 et Avicenne 980-1037, qui reprennent notamment la distinction entre beautĂ© sensible et beautĂ© intelligible, et les liens avec la perception, lâamour et le bonheur. 5Il se trouve que dans la tradition religieuse islamique, et dans toute la civilisation quâelle sous-tend, la beautĂ© nâest pas simplement une qualitĂ© extrinsĂšque des objets, mais elle qualifie la valeur morale de lâĂąme dâune personne qui est sensible aux belles choses et se rĂ©sout Ă en produire. Au travers des perceptions sensorielles, la contemplation est associĂ©e Ă lâĂ©lĂ©vation spirituelle afin de polir le cĆur et dâembellir lâĂąme. La quĂȘte du beau est une recherche effrĂ©nĂ©e de Dieu et peut-ĂȘtre une maniĂšre de participer Ă sa divinitĂ© crĂ©atrice. 6Aussi, les splendeurs de la CrĂ©ation arrivent-elles trĂšs vite dans les thĂšmes naturalistes mis en exergue par le Coran. Ces thĂšmes dĂ©montrent les bienfaits du CrĂ©ateur ; la nature est Ă©rigĂ©e en preuve cosmique. ĂmerveillĂ©s, les exĂ©gĂštes les mĂ©ditent en espĂ©rant lâinspiration dans la lecture du livre-univers. Et, bien que pour les premiers thĂ©ologiens la rĂ©vĂ©lation coranique fĂ»t la manifestation fulgurante dans le monde sensible des ipsissima verba dei, ils ne sâĂ©taient pas empĂȘchĂ©s de voir des correspondances avec dâautres Ćuvres humaines. De la nature, le poĂšme de ParmĂ©nide, en est un exemple frappant. Dans son fragment VIII, ils lisaient bien Il ne reste plus quâune seule parole celle de la voie Ă©nonçant Il est. Sur cette voie se trouvent des signes trĂšs nombreux, montrant que, Ă©tant inengendrĂ© il est aussi impĂ©rissable, unique et entier en sa membrure, sans frĂ©missement et sans terme. Jamais il nâĂ©tait ni sera puisquâil est maintenant tout entier ensemble, continu, dâun seul tenant. Quelle origine peut-on chercher pour lui ? Vers oĂč, Ă partir dâoĂč se serait-il accru ? » 7Au-delĂ du poĂšme, câest toute la question de lâontologie qui se pose comme telle, inaugurale dans toute entreprise de connaissance. Elle entre en rĂ©sonance avec la sourate 112, intitulĂ©e La foi pure ». Elle rassemble, mutatis mutandis, lâessentiel de la conception islamique de Dieu Dis Lui est Dieu un. Dieu lâinsondable, Il nâa pas engendrĂ©, il nâa pas Ă©tĂ© engendrĂ©, et nul ne lui est Ă©gal. » 8Le caractĂšre absolument transcendant de Dieu est affirmĂ© avec force. Il est pourtant tout Ă la fois dâune grande proximitĂ© avec lâhomme et sa crĂ©ation dans, et par, laquelle il annonce quâil est le Vrai, tout comme il est Ă©minemment ce qui le surpasse. En rĂ©alitĂ©, conformĂ©ment Ă la thĂ©orie philosophique coincidentia oppositorum, le domaine du divin est celui dans lequel se rĂ©alise la conjonction des contraires. Cette thĂ©orie, dĂ©veloppĂ©e par la thĂ©osophie ismaĂ©lienne, trouve son origine dans lâĂ©cole pythagoricienne. Elle Ă©nonce que Dieu est premier et dernier. Il est transcendant et immanent. Il est loin, plus loin que les confins de lâunivers, et proche, plus proche que la veine jugulaire. Dieu est tout et ce qui le dĂ©passe. Il est manifeste et cachĂ©. Simplement, sa manifestation thĂ©ophanique est la beautĂ© souveraine et les plus beaux noms lui appartiennent. 9En reprenant les trois Ă©tapes, bien connues chez les soufis musulmans, de lâinitiation Ă lâanĂ©antissement dans la beautĂ© suprĂȘme â la purification purgative, lâascension illuminative et la contemplation unitive â, les mystiques donnent une forme dialectique aux mystĂšres de lâascension de lâĂąme vers le divin. Dans ce cas, le beau est mĂ©diateur pour accĂ©der Ă la divine beautĂ©. LâanĂ©antissement, en se fondant dans lâĂtre premier dotĂ© de la perfection absolue, est le but ultime des soufis. Câest une extinction » dans la beautĂ© ! 10Dieu mĂšne les hommes dans une destinĂ©e dont ils ignorent et le sens et lâissue. Il les informe de leur cĂ©leste origine bien que leur condition soit pulvĂ©rale et argileuse, adamique en somme. Lâhomme est icĂŽne et vicaire de Dieu sur terre, créé sous une forme harmonieuse. LâĂ©ternel Dieu lui-mĂȘme lâatteste dans sa parole consignĂ©e Certes, nous avons créé lâĂȘtre humain dans la forme la plus parfaite [1]. » 11Lâhomme est anobli par la dimension pneumatique qui consiste en une exhalaison dâamour et de compassion insufflĂ©e en lui. Il est le rĂ©ceptacle de lâeffusion de bontĂ© et de misĂ©ricorde qui Ă©mane continĂ»ment de lâĂtre premier. Connaissant leurs moindres pensĂ©es dans lâintimitĂ© de leur conscience, Dieu sonde les cĆurs des hommes. Si sa fureur sublime est affirmĂ©e â il est le Terrible » ou le Redoutable » â, sa dimension primordiale est la misĂ©ricorde. Câest un trait caractĂ©ristique de sa magnanimitĂ©. Sa mansuĂ©tude et sa clĂ©mence sont incommensurables, de portĂ©e cosmique. NĂ©anmoins, Dieu, tel quâil est dĂ©crit dans la thĂ©ologie apophatique, est essentiellement un mystĂšre qui ne saurait ĂȘtre comparĂ© Ă rien de semblable. Mais la mystique islamique postule que lâon peut acquĂ©rir une connaissance de rĂ©alitĂ©s subtiles qui ne sont a priori ni intelligibles ni accessibles Ă la perception sensorielle. Alors, une mystagogie intuitive se traduit par la recherche de lâinvisible et le tĂ©moignage de la prĂ©sence de lâAbsolu, dont la rĂ©vĂ©lation finale se fait au terme de dĂ©voilements successifs. Câest la rĂ©alitĂ© ultime. 12Aussi, lâexpĂ©rience mystique du beau, caractĂ©risĂ©e par la profonde portĂ©e Ă©motionnelle, est-elle le viatique dâune quĂȘte spirituelle. Lâinvariant besoin de transcendance et la soif inextinguible de spiritualitĂ© prennent pour support de mĂ©ditation les belles choses. Ils plongent le contemplatif dans un Ă©tat Ă©lĂ©giaque, et lâaphasie Ă©prouvĂ©e par la rĂ©jouissance jubilatoire intĂ©rieure nâest pas quâun silence contraint. Câest littĂ©ralement le souffle coupĂ© qui traduit cette mĂ©lancolie soudaine induite par lâapprĂ©hension de voir sâĂ©teindre la beautĂ©. Mais la mĂ©lancolie est aussi le bonheur dâĂȘtre triste et la fĂ©licitĂ© vĂ©cue est dans lâextase devant le reflet fugace de la beautĂ© permanente. Les formes de beautĂ© naturelle ne sont que les Ă©clats Ă©tincelants de la beautĂ© Ă©ternelle. La beautĂ© est la manifestation Ă©blouissante de lâattribut divin par excellence. Câest la suprĂȘme thĂ©ophanie. 13AimĂ©, le beau mĂšne vers la connaissance de lâamour divin. En effet, Ă lâhomme qui interrogea au sujet de lâamour des belles choses, le prophĂšte Muhammad rĂ©pondit Dieu est Beau. Il aime la beautĂ©. » Toutefois, la thĂ©odicĂ©e de lâharmonie en islam stipule que la beautĂ© est une voie de la perfection spirituelle tant que lâadorateur observe le commandement divin. Sinon, elle pourrait devenir une rĂ©elle Ă©preuve. Auquel cas, la passion pour la folie des mĂ©faits enjolivĂ©s par mauvais penchants serait la beautĂ© blĂąmable », celle qui excite le dĂ©sir sans fin en enfermant lâhomme dans lâillusion et le simulacre, celle de lâinclination exclusive dans ce bas monde pour la pompe du pouvoir par vantardise exagĂ©rĂ©e, par faste exhibĂ© et par orgueil insolent Et ne tends point tes yeux vers ce que Nous avons donnĂ© comme jouissance temporaire Ă certains groupes câest un dĂ©corum de la vie prĂ©sente par lequel Nous les Ă©prouvons. Ce que Dieu fournit est meilleur et durable [2]. » 14Il est le maĂźtre du meilleur monde possible en dĂ©pit des Ă©preuves et des afflictions. La CrĂ©ation de Dieu est aussi belle que son ordre transmis dans le plus beau des rĂ©cits. Ă ce sujet, les arabophones sont tous unanimes Ă propos de lâagencement mĂ©lodieux des assonances rimĂ©es de la parole coranique. IndĂ©pendamment des questions de foi et de croyance, lâeffet de la cantillation du Coran est hypnotique sur les auditeurs et sa scansion a une portĂ©e Ă©motionnelle certaine. 15En outre, Dieu aime ceux dont lâagir est beau. Câest pour cela que dans la morale islamique, la belle chose est aussi la chose bonne, agrĂ©able, plaisante et gĂ©nĂ©reuse. Auquel cas, la beautĂ© en devient une forme de bontĂ©. Et la rĂ©compense de la vertu est justement la vertu. Mais, quâest-ce donc que la vertu si ce nâest lâidentification immatĂ©rielle avec lâordre harmonieux de lâunivers ? Elle est un bien avantageux pour celui qui la perçoit et pour celui qui lâaccomplit. Câest la rĂ©ussite dâune vie bonne polarisĂ©e vers, et par, le bel agir. 16Justement, dans La CitĂ© vertueuse, Al-FĂąrĂąbĂź introduit lâidĂ©e de beautĂ© intelligible dans les discussions sur les beaux noms de Dieu. Il invoque la perfection divine pour justifier les rapports de transcendance entre perfection, beautĂ© et plaisir. Et dans son TraitĂ© sur lâamour, Avicenne dĂ©taille plus encore les distinctions entre la beautĂ© intelligible et sensible, et les formes de plaisir ou dâattirance, en considĂ©rant aussi des Ă©lĂ©ments psychologiques et spirituels. Il affirme que le dĂ©sir pour la beautĂ© est une noble chose, aussi longtemps que lâintelligible conserve la facultĂ© dâinfluencer le sensible. 17Les Ćuvres humaines Ă©tant intrinsĂšquement imparfaites, une part importante des discussions philosophiques concerne les arts. Il sâĂ©tablira, au fil des siĂšcles, des dĂ©bats entre thĂ©ologiens, jurisconsultes et canonistes sur la pertinence de la reprĂ©sentation figurĂ©e. Il en rĂ©sulte en dĂ©finitive que lâaniconisme ne concerne que la non-reprĂ©sentation de Dieu. Cette part importante des discussions mĂ©taphysiques implique que les arts de lâIslam relĂšvent souvent dâun ensemble dâactivitĂ©s avec une valeur instrumentale. NĂ©anmoins, dâautres activitĂ©s artistiques constituent une fin en soi et visent lâesthĂ©tique libre. 18Sur un autre plan, les prosateurs, polygraphes et autres grammairiens sâinterrogent sur lâefficacitĂ© du langage, ses mĂ©canismes linguistiques, ses usages et ses capacitĂ©s cognitives. Lâexcellence dans la rhĂ©torique et la prosodie magnifiĂ©e rendent les Ă©motions plus intelligibles par une versification dĂ©liĂ©e et ingĂ©nieuse. La crĂ©ation poĂ©tique dans les langues vĂ©hiculaires de la civilisation islamique que sont lâarabe, le persan, le turc ou lâourdou a Ă©tĂ© portĂ©e par des poĂštes artistes soucieux de beautĂ© formelle et des poĂštes lyriques qui entretiennent le chant de lâĂąme, en dĂ©pit dâailleurs dâune mise en garde de la rĂ©vĂ©lation coranique Et quant aux poĂštes, ce sont les Ă©garĂ©s qui les suivent. Ne vois-tu pas quâils divaguent dans chaque vallĂ©e, et quâils disent ce quâils ne font pas ? Ă part ceux qui croient et font de bonnes Ćuvres, ceux qui invoquent souvent le nom de Dieu et se dĂ©fendent contre les torts quâon leur fait. Les injustes verront bientĂŽt le revirement quâils [Ă©prouveront] [3] ! » 19Mais lâĂ©vocation notamment du nom du Seigneur, sa remĂ©moration et sa mĂ©ditation comme une sage souvenance ont toujours Ă©tĂ© une source dâinspiration pour les poĂštes musulmans. Lorsquâil est aimant et lucide, le poĂšte est le virtuose de lâineffable. Il est le pĂšlerin de lâindicible, qui essaye de voiler le brasier intĂ©rieur qui le consume alors quâil ne voit quâillumination et flamboyance dans lâunivers. Dieu est la source lumineuse de toute chose. Le verset de la lumiĂšre, central dans la sourate Ă©ponyme, lâaffirme avec puissance et vĂ©ritĂ©. Il est toujours au centre des projections mĂ©taphysiques et mystiques Dieu est la lumiĂšre des cieux et de la terre. Sa lumiĂšre est semblable Ă une niche oĂč se trouve une lampe. La lampe est dans un rĂ©cipient de cristal. Lequel cristal ressemble Ă un astre Ă©tincelant qui sâallume Ă un arbre bĂ©ni lâolivier qui nâest ni dâOrient ni dâOccident et dont lâhuile Ă©claire sans quâun feu la touche ou peu sâen faut. LumiĂšre sur lumiĂšre. Dieu guide vers sa lumiĂšre qui il veut. Câest ainsi que Dieu propose aux hommes des paraboles. Et de toute chose Dieu est parfaitement connaissant [4]. » Ă ce sujet, et entre autres poĂštes, Hafez m. 1389 sâexclamait dĂ©jĂ dans son Divan Dans la prééternitĂ©, le rayon de ta beautĂ© / Sâexhala en une lumineuse apparition. / Lâamour parut dans une autre rĂ©alitĂ©. / Et il mit le feu dans lâentiĂšre crĂ©ation. » 20La poĂ©sie, comme une vĂ©ritable iconographie verbale, dĂ©peint en un jaillissement efflorescent la dimension fractale de la CrĂ©ation. Le poĂšte persan Mahmoud Shabestari m. 1320 dĂ©clamait bien dans sa Roseraie du mystĂšre en offrant cette itinĂ©rance de lâĂąme vers sa divine origine Sache que ce monde tout entier est un miroir, / Dans chaque atome se trouvent cent soleils flamboyants / Si tu fends le cĆur dâune seule goutte dâeau, il en Ă©merge cent purs ocĂ©ans / Si tu examines chaque grain de poussiĂšre, / Mille Adam peuvent y ĂȘtre dĂ©couverts. » 21Nombreux sont ceux qui perçoivent la munificence incommensurable dans la nature belle et mirifique comme lâexpression sensible de la VĂ©ritĂ©. Les musulmans lâattestent Il nây a de divinitĂ© autre que Dieu. » Ils lâentendent dans le galop des chevaux, dans le bruissement des feuilles, dans le clapotis des riviĂšres et le bruissement des eaux, dans le souffle du vent, dans le chant des rossignols. Le gazouillis des oiseaux est une concĂ©lĂ©bration cosmique dans un concert dĂ©diĂ© Ă lâAuteur premier. Quelle tragique inversion de sens de voir de nos jours la laideur physique et morale lâemporter dans la vision du monde fondamentaliste salafiste ! 22Et pourtant ! Sur la tapisserie des siĂšcles, les sociĂ©tĂ©s musulmanes Ă©taient caractĂ©risĂ©es par le dessein de faire conjuguer hĂ©donisme et humanisme. Le raffinement allait de pair avec la tendresse et la sensualitĂ©. LâĂ©lĂ©vation spirituelle avait comme support lâart, miroir du sacrĂ©. Parce que toute chose sâinscrivant dans lâordre cosmique harmonieux est le signe dâune conception divine. 23Contrairement Ă une idĂ©e trĂšs rĂ©pandue, lâart islamique, en dehors des Ă©difices religieux, est souvent figuratif. Les miniatures dans toutes les Ă©coles et sous toutes les dynasties comportent des reprĂ©sentations humaines et animales figurĂ©es. Par la grĂące du pinceau et de la plume, lâart figuratif par mĂ©diation calligraphique donne de trĂšs Ă©tonnants calligrammes connus de tous. Les lettres calligraphiĂ©es composent le navire, la poire, la colombe, le lion ou lâhomme agenouillĂ© priant Dieu⊠En rĂ©alitĂ©, la calligraphie est omniprĂ©sente, elle anime tous les dĂ©cors, mĂȘlĂ©e aux motifs floraux et aux figures gĂ©omĂ©triques sous la forme Ă©purĂ©e dâarabesques. Elle se donne Ă lire sur les tapis et kilims. Elle se dĂ©voile dans la sculpture du bois, le stuc et la cĂ©ramique. Les textes inscrits mĂȘlent versets du Coran, aphorismes du prophĂšte et extraits des odes de versificateurs de gĂ©nie. 24En revanche, lâart islamique a cherchĂ© Ă rĂ©pondre autrement Ă la non-reprĂ©sentation du divin, pour cela il a produit lâornement comme abstraction du rĂ©el, câest ce qui se donne Ă voir dans lâarchitecture, notamment dans la reproduction jusquâau vertige du motif girih. En effet, les girih, qui se prĂ©sentent comme un entrecroisement de droites se brisant en dâinnombrables zigzags, suscitent depuis des siĂšcles une rĂ©elle fascination. Ils enrichissent la complexitĂ© des dĂ©cors gĂ©omĂ©triques palatiaux. 25Bien entendu, lâart du jardin se veut une prĂ©figuration de lâĂden cĂ©leste. Cette allĂ©gorie du paradis projetĂ©e sur terre a Ă©tĂ© aussi lâespace oĂč lâon pouvait sâadonner aux plaisirs charnels et y goĂ»ter aux dĂ©lices paradisiaques. Les bassins dâeau y servent de miroirs aux architectures, allĂ©geant leurs volumes et accentuant le cĂŽtĂ© immatĂ©riel et Ă©phĂ©mĂšre des biens labiles et fragiles de ce bas monde. Combien est beau ce jardin, ce jardin oĂč les fleurs de la terre rivalisent dâĂ©clat avec les astres des cieux. / Ă cette vasque dâalbĂątre pleine dâune eau cristalline, que peut-on comparer ? / Seule la Lune dans toute sa splendeur, brillant au milieu de lâĂ©ther sans nuage [5]. » 26Enfin, en dĂ©pit de ce que peuvent raconter certains imams ignares, un consensus gĂ©nĂ©ral sur lâimportance de la musique dans la sociĂ©tĂ© musulmane Ă©tait prĂ©sent sur la fresque historique. Ainsi, la dynastie des Abbassides 750-1258 voit-elle se dĂ©velopper un grand mĂ©cĂ©nat musical. De mĂȘme, plusieurs auteurs musulmans ont composĂ© des traitĂ©s soulignant lâimportance de la musique comme art dâaccommoder les sons dâune maniĂšre agrĂ©able Ă lâoreille. Al-Kindi, Al-Ghazali ou Avicenne se sont intĂ©ressĂ©s Ă toutes les constructions artistiques destinĂ©es Ă ĂȘtre perçues par lâouĂŻe. La musique est lâart mĂ©taphysique qui commence lĂ oĂč la parole est impuissante Ă exprimer ce que lâon ressent. Ă ce titre, Al-FĂąrĂąbĂź Ă©tait un musicothĂ©rapeute qui soignait lâaffliction par la musique, et quel meilleur consolateur ! 27Sur le plan religieux, la prĂ©sence aux multiples cĂ©rĂ©monies du sama, ce concert spirituel avec musique et danses dâadeptes se laissant peu Ă peu envahir par la transe afin dâaccĂ©der Ă lâextase, tĂ©moigne de lâengouement des musulmans pour la musique sacrĂ©e. Et câest Ziryab 786-857, musicien de gĂ©nie et technicien adroit et prĂ©cis, qui, Ă son arrivĂ©e Ă Cordoue, crĂ©a le premier conservatoire dâEurope ouvert Ă tous. Il codifia le chant, en limitant les improvisations, et mit au point les techniques vocales qui produisirent les mĂ©lopĂ©es les plus envoĂ»tantes. Les noubas, ces suites de piĂšces vocales et instrumentales, tĂ©moignent Ă lâenvi du prodigieux foisonnement du chant indissociable de la danse dans les sociĂ©tĂ©s musulmanes. 28Si on ajoute Ă lâensemble un goĂ»t immodĂ©rĂ© pour les belles vĂȘtures et leurs parures, nous voyons que la beautĂ©, lorsquâelle concorde harmonieusement avec la bontĂ©, embellit le corps, polit le cĆur et agrĂ©mente lâesprit. Câest en se faisant beau que le croyant adorateur peut sâapprocher du Beau. Nous consonnons bien avec KakuzĂŽ Okakura lorsquâil affirme Qui ne sâest pas fait beau soi-mĂȘme nâa pas le droit dâapprocher la BeautĂ© [6]. » Notes [1] Coran, sourate 95, Le figuier », verset 4. [2] Coran, sourate 20, Ta Ha », verset 131. [3] Coran, sourate 26, Les poĂštes », versets 224 Ă 227. [4] Coran, sourate 24, La lumiĂšre », verset 35. [5] W. Irving, Les Contes de lâAlhambra, Ăditions Miguel Sanchez, 1991, p. 48. [6] KakuzĂŽ Okakura, Le Livre du thĂ©, Ăditions Philippe Picquier, 2017.
Dans la Civilisation des Arabes », Gustave Le Bon, , estimait quâil suffit dâ un coup dâoeil sur un monument appartenant Ă une Ă©poque avancĂ©e de la civilisation arabe palais, mosquĂ©e, objet quelconque,-encrier, poignard reliure dâun Coran... Dans la Civilisation des Arabes », Gustave Le Bon, , estimait quâil suffit dâ un coup dâoeil sur un monument appartenant Ă une Ă©poque avancĂ©e de la civilisation arabe palais, mosquĂ©e, objet quelconque,-encrier, poignard reliure dâun Coran pour constater que ces oeuvres sont tellement caractĂ©ristiques, quâil nây a pas jamais dâerreurs possible sur leur origine. » Il peut y avoir une parentĂ© avec lâart de Byzance et de la Perse, notamment si lâĆuvre date de la deuxiĂšme pĂ©riode du Califat de Baghdad. Mais lâinfluence arabe reste trĂšs tiers de siĂšcle aprĂšs Gustave Le Bon, un connaisseur de lâart arabo-musulman, Georges Marçais recommandait au lecteur de faire une expĂ©rience » Vous avez une heure Ă perdre ; vous feuilletez âŠune collection de photos dâĆuvres empruntĂ©es aux arts les plus divers. Les statues grecques succĂšdent aux peintures des tombeaux Ă©gyptiens, les paravents brodĂ©s japonais aux bas-reliefs des temples hindous. Tandis que vous tournez les feuilles, vos regards tombent successivement sur un panneau de plĂątre sculptĂ© pris dans lâune des salles de lâAlhambra, puis sur une page de Coran Ă©gyptien, puis sur le dĂ©cor gravĂ© dâun bassin de cuivre persan. Pour peu que vous ayez un rudiment de culture artistique, vous identifiez immĂ©diatement ces trois derniĂšres images comme appartenant Ă lâart musulmanâŠNous voulons y voir la preuve Ă la fois de la personnalitĂ© de lâart musulman et de son unité⊠».Jusquâaux pĂ©riodes tardives lâart musulman portait la marque de lâart arabe des dĂ©buts de lâIslam. Cela tient lâimportance de lâarabitĂ© -notion culturelle non rĂ©ductible Ă lâarabisme politique- dans la civilisation musulmane, qui est inhĂ©rente au Coran. Tout est parti en effet de lâimpulsion religieuse qui fit de la RĂ©vĂ©lation la rĂ©fĂ©rence premiĂšre de la civilisation musulmane qui incite Ă faire le bien, Ă rechercher le vrai et Ă apprĂ©cier le dimension esthĂ©tique est souvent soulignĂ©e dans le Coran "Lors de chaque office, prenez votre parure avant dâaller Ă la mosquĂ©eâVII, 31 ; traduction de Hamidullah; â Oui, Nous avons assignĂ© Ă embellir la terre tout ce qui sây trouve, afin dâĂ©prouver qui dâentre eux est le meilleur Ă lâoeuvreâ 18, 7.Nombreux sont les versets qui exhortent le musulman Ă se pĂ©nĂ©trer du spectacle de la beautĂ© dans le monde vivant qui lâentoure. Il y a en lui le bĂ©tail de la beautĂ© pour vous quand vous les ramenez le soir, et quand le matin vous le conduisez au pĂąturage » XVI, 6 ; Et ce quâIl a produit pour vous sur la terre , variĂ© en couleurs, en vĂ©ritĂ©, en cela, il y a un signe pour ceux qui sont capables de le remarquer » III, 13 ; "Nous avons embelli de lampes le ciel le plus procheâ LXVII, 5.Un des hadiths du ProphĂšte qui sont les premiers commentaires du Coran souligne lâimportance de la dimension esthĂ©tique dans la nouvelle culture Dieu est beau et aime la beauté⊠La vie religieuse elle-mĂȘme alliait le spirituel Ă lâesthĂ©tique. Le premier minbar chaire de la rustique mosquĂ©e de MĂ©dine Ă©tait embelli par deux boules. Les soins apportĂ©s pour lâembellissement des chaires donnĂšrent le coup dâenvoi Ă la sculpture sur reliure et lâenluminure du Coran firent lâobjet de tous les soins. LâĂ©criture arabe sâest muĂ©e en calligraphie, art suprĂȘme qui en sâĂ©panouissant dans les manuscrits, les inscriptions, les monuments est vite devenu une spĂ©cialitĂ© musulmane. On lâemploie pour lâĂ©criture ou comme tableau, sur les peintures ou sculptures murales, dans les tissages. Le dĂ©veloppement de cet art, qui est nĂ© des soins apportĂ©s Ă bien Ă©crire le Coran, Ă conduit Ă lâĂ©mergence de grands artistes comme Ibn Muqla, qui vĂ©cut Ă Baghdad entre 885-940. Son talent Ă©tait tel quâil Ă©tait considĂ©rĂ© comme un prophĂšte, Ă lâart consommĂ©, comparable Ă celui qui a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© aux abeilles pour faire leurs rayons de miel aux cellules hexagonales ».LâĂ©criture arabe joue un grand rĂŽle dans lâornementation et sâharmonise merveilleusement avec les arabesques. Jusquâau IX° siĂšcle, on ne fit usage que de caractĂšres koufiques, ou de leurs dĂ©rivĂ©s, tels le karmatique et le koufique rectangulaire pour des inscriptions tirĂ©es du arabe est tellement ornementale que les architectes chrĂ©tiens du Moyen Age et de la Renaissance ont souvent reproduit sur leurs monuments des fragments dâinscriptions arabes tombĂ©s par hasard entre leurs mains, et quâils prenaient pour de simples caprices de dessinateurs. Câest ainsi que des versets du Coran bien calligraphiĂ©s firent leur entrĂ©e dans la sacristie de la cathĂ©drale de Milan, sans que leur sens soit connu, ni leur origine. Le portail de la cathĂ©drale du Puy-en Velay est ornĂ© de motifs arabes que Jean Marie Le Pen fut Ă©tonnĂ© de dĂ©couvrir un 15 aoĂ»t, oĂč il cherchait Ă fuir les Arabes des banlieues⊠Lâinfluence arabe est perceptible mĂȘme au nord de la Loire dans lâarchitecture dâune petite Ă©glise de la vallĂ©e de Chevreuse Ă©tudiĂ©e par Louis arabe fit aussi une bonne place Ă la couleur, gĂ©nĂ©reux Ă©lĂ©ment de sĂ©duction ». Selon un philosophe arabe, citĂ© par Marc BergĂ©, lâĂąme portĂ©e vers ce qui convient Ă sa nature, sâattache, en raison de son illumination, aux couleurs Ă©clatantesâŠElles lâamĂšnent Ă la sĂ©rĂ©nitĂ©. Elles rĂ©jouissent le cĆur, satisfont la raison, avivent la pensĂ©e, dilatent lâesprit et dĂ©veloppent les facultĂ©s ».LâoriginalitĂ© de lâart arabo-musulman et son caractĂšre abstrait sont manifestĂ©s dans le dessin arabesque., dont Baudelaire a pu dire quâil est le plus idĂ©al de tous ».A ses dĂ©buts, lâart arabe reproduit des motifs vĂ©gĂ©taux, fleurs et feuilles. Puis la stylisation sâaccentue, lâinterprĂ©tation se fait plus libre. A cĂŽtĂ© des motifs oĂč la nature est une source dâinspiration sinon un modĂšle, apparaissent peu Ă peu les formes purement gĂ©omĂ©triques. Ce style gĂ©omĂ©trique, joint Ă lâutilisation dĂ©corative des formes de lâalphabet arabe, devient lâĂ©lĂ©ment essentiel de lâornementation musulmane et parvient Ă son apogĂ©e au XIV° consiste en des entrelacs de courbes sinueuses qui se croisent, se dĂ©nouent et se poursuivent sans fin, assemblages de droites au tracĂ© pur, horizontales sereines ou verticales Ă©lancĂ©es, pourraient sembler rĂȘvĂ©s par des imaginations capricieuses. Mais toutes les lignes, toutes les intersections sont mathĂ©matiquement calculĂ©es et font lâobjet de traitĂ©s de gĂ©omĂ©trie ». Du fait des progrĂšs en mathĂ©matiques les artistes savent les formules prĂ©cises qui leur permettront dâentraĂźner les Ăąmes dans leurs douces rĂȘveries, des contemplations apaisĂ©es ou des Ă©lans extatiques⊠». Le dessin se rĂ©duit Ă lâessentiel, Ă sa forme la plus raffinĂ©e, la plus intellectuelle, un pur jeu de rythmes linĂ©aires plus proche des mathĂ©matiques ou de la musique que des arts plastiques. En sa pĂ©riode dâapogĂ©e, le dessin arabesque fait penser Ă un contrepoint de J-S Bach, transposĂ© dans le dessin ou la sculpture ».Nedjmeddine Bammate, qui rĂ©digea le chapitre sur lâart du livre de son pĂšre HaĂŻdar, Visages de lâIslam » Payot en 1946, estime que par la simplicitĂ© de ses lois qui commandent Ă lâexubĂ©rance des formes dĂ©coratives, câest aussi lâune des formes dâart qui expriment le mieux la pensĂ©e musulmane. Celle-ci sâattache toujours Ă percevoir, au-delĂ des apparences complexes et fugitives du monde vivant, lâordre divin, absolu, immuable et, sous lâenchevĂȘtrement des sensations et des pensĂ©es, lâunitĂ© de lâesprit ».Ces formes gĂ©omĂ©triques ne sâadressent pas seulement Ă lâintelligence ; elles peuvent aussi Ă©mouvoir la sensibilitĂ©. Câest la rĂ©pĂ©tition des motifs qui donne son intensitĂ© Ă la dĂ©coration par le dessin arabesqueâŠrĂ©pĂ©tition contribue Ă donner une unitĂ© Ă lâensemble dĂ©coratif, en proposant au regard des points de repĂšre et une certaine symĂ©trie, mais encore elle favorise lâĂ©closion des sentiments mystiques. On sait en effet que, dans les arts plastiques comme dans la musique ou la poĂ©sie dâinspiration mystique, lâun des procĂ©dĂ©s les plus frĂ©quents est la rĂ©pĂ©tition insistante, le retour, obsĂ©dant jusquâĂ lâenvoĂ»tement, dâune formule ou dâun motif qui ne vise pas Ă convaincre la raison mais Ă exalter lâĂąme. Quel nâest pas lâeffet, sur le croyant, de lâaffirmation impĂ©rieuse, catĂ©gorique, des articles de foi tirĂ©s du Livre saint, lorsquâil les voit se dĂ©ployer Ă ses yeux en une frise infinie ? » TrĂšs tĂŽt, les Arabes pliĂšrent la sculpture, la peinture, la mosaĂŻque Ă leurs propres tendances, caractĂ©risĂ©es par la discrĂ©tion du relief et le goĂ»t du dĂ©cor continu » mais compartimentĂ© » ».Dans cette affirmation dâun art trĂšs marquĂ© par lâIslam, les Arabes nâavaient rejetĂ© aucune des techniques antĂ©rieures du dĂ©cor, tout comme ils nâavaient rien Ă©cartĂ© de tous les trĂ©sors intellectuels, ou religieux, qui ne sâopposaient pas directement au message de Mohamed ». Ils intĂ©grĂšrent et utilisĂšrent ces techniques conformĂ©ment Ă leurs propres tendances qui, dâannĂ©e en annĂ©e, de siĂšcle en siĂšcle, et de contrĂ©e en contrĂ©e, contribuĂšrent Ă dessiner progressivement les contours originaux de leur civilisation arabo-islamique ».Ce qui fait que dĂšs le premier siĂšcle de lâhĂ©gire, la physionomie des villes arabes portait la marque du nouvel art. Les voyageurs et chroniqueurs Muqaddassi et Ibn JobaĂŻr en font des descriptions trĂšs rĂ©vĂ©latrices. Le premier, dans son rĂ©cit sur Fustat Le Caire au X° siĂšcle, fait une description de âŠla mosquĂ©e dâen bas », construite par Amr Ibn al Ass compagnon du prophĂšte nommĂ© gouverneur dâEgypte on y voit son minbar dâune belle facture ; sur ses murs il y a quelques mosaĂŻques. Elle repose sur des colonnes de marbre; elle est plus grande que la mosquĂ©e de Damas⊠» La mosquĂ©e dâen haut, construite par les Tulunides, est plus vaste et plus magnifique que celle dâen bas, avec de gros piliers portant des arcs et des plafonds Ă©levĂ©s ; elle est en briques recouvertes dâenduit ; en son centre est une coupole construite sur le modĂšle de celle de Zemzem, et sous laquelle est un bassin dâeauâŠson minaret est en pierres , de peu dâĂ©lĂ©vation et a son escalier Ă lâextĂ©rieur. Câest un endroit plaisant Ă voir. La limite entre le quartier dâen bas et celui dâen haut est marquĂ©e par la mosquĂ©e dâAbdallah, qui a reçu la mĂȘme ordonnance que la Kaâaba ».Lâauteur compare avec la mosquĂ©e de Damas dont la renommĂ©e Ă©tait telle que lorsque le calife Mamoun demanda choisis moi un joli nom pour cette fille » son conseiller rĂ©pondit appelle la la mosquĂ©e de Damas, car câest la plus belle chose ». Les progrĂšs de lâart en Egypte depuis lâarrivĂ©e des Arabes avec Amr Ibn al Ass furent permis par lâaccroissement du nombre dâartistes dont Maqrisi publie les biographie qui montrent la transmission des capacitĂ©s des Arabes en dessin, et en peinture » Gustave Le Bon.Quant Ă Ibn JobaĂŻr, il donne une description prĂ©cise de la ville dâAlep qui montre lâoriginalitĂ© de lâart et de lâarchitecture du temps du Califat arabe » Nous arrivons Ă Alep dans la matinĂ©e du dimanche 24 juin 1184. Ville dâune importance considĂ©rable, dont le renom, en tous les siĂšcles, a pris son envol. Bien des rois ont briguĂ© sa mainâŠCombien de passion ont bouillonnĂ©, combien de blanches lames ont Ă©tĂ© tirĂ©es contre elles. Sa citadelle est cĂ©lĂšbre pour la puissance de ses dĂ©fenses, remarquable par sa hauteur, sns Ă©gale, ni rivale parmi les forteressesâŠEn une vaste assise, câest comme une table circulaire, posĂ©e sur le sol. Ses flancs sont en pierre de taille ; ses proportions sont dâĂ©quilibre et dâharmonieâŠVoici le seuil de sa MajestĂ© Royale ; mais oĂč sont les Ă©mirs hamdanides et leurs poĂštes ? ils ont tous pĂ©ri, mais sa fin Ă elle, nâest point encore venue⊠»Le grand voyageur qui Ă©crivait sa chronique un siĂšcle avant Ibn Battouta dĂ©crit la mosquĂ©e, puis la Madrassa hanĂ©fite accolĂ©e Ă la mosquĂ©e. la plus considĂ©rable par sa construction et la raretĂ© de son architectureâŠsa muraille mĂ©ridionale sâouvre toute entiĂšre sur des cellules et des chambres hautes, dont les fenĂȘtres sont voisines les unes des autres. Tout au long du mur sâĂ©tend une treille de vigne qui porte des raisins ; chacune de ces fenĂȘtres a sa part de ces raisins, dont les grappes viennent pendre devant elle ; celui qui y habite nâa quâĂ tendre la main et les cueillir, accoudĂ©, sans effort et sans peine. La ville a quatre ou cinq autres madrassa et un hĂŽpital⊠»De la ville dâAlep, lâhistorien arabisant Jean Sauvaget dira il nâest nullement exagĂ©rĂ© de prĂ©tendre quâon est lĂ devant une des plus anciennes villes du monde XX° s av JC et quâaucune autre localitĂ© encore habitĂ©e et florissante ne peut sâenorgueillir dâun passĂ© historique aussi ancien que le sien ». Cela montre comment lâart arabe sâest insĂ©rĂ© harmonieusement dans cette citĂ© antique au prestigieux passĂ©. Le mĂȘme, Sauvaget recensait, en compulsant, en 1932, la volumineuse Histoire de Damas » dâIbn Asakir, plus de 100 monuments Ă©voquant encore le passĂ© artistique de la capitale omeyade entre le VII° et le XV° arabe des dĂ©buts de lâislam a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par les Omeyades rĂ©fugiĂ©s en Andalousie oĂč un palais arabe, comme lâAlhambra, avec son extĂ©rieur sans dĂ©coration, son intĂ©rieur brillant mais fragile, nous dit lâexistence dâun peuple galant, ingĂ©nieux, superficiel, aimant la vie intĂ©rieure, ne songeant quâĂ lâheure prĂ©sente et abandonnant lâavenir Ă Dieu. âŠrien nâest plus clairement Ă©crit que ce qui est Ă©crit en pierre ».Mais dans les oeuvres dâart, il nây pas que la pierre qui parle toute oeuvre plastique parle Ă©galement Ă qui sait lâentendre. Les oeuvres dâart de dĂ©tail aussi humbles soient-elles vase Ă puiser de lâeau, poignard, meuble et tous ces mille objets oĂč lâart se mĂ©lange Ă lâindustrie peuvent figurer parmi les plus sĂ»rs documents que puissent utiliser les historiens qui ne se contentent pas dâune banale Ă©numĂ©ration de batailles, de gĂ©nĂ©alogies et dâintrigues Maghreb, le dĂ©veloppement de lâart sous les dynasties berbĂšres confirme les conclusions fournies par lâĂ©tude des mosquĂ©es, madrassa et citadelles en orient. A priori les Almoravides, nomades berbĂšres, rustres, dans lâĂ©volution de lâart musulman dâOccident nâĂ©tait pas disposĂ©s Ă laisser des traces durables dans la pierre. Et pourtant il y a un art typiquement almoravide qui a commencĂ© Ă se dĂ©velopper dĂšs leur arrivĂ©e au pouvoir au XI° cette pĂ©riode, lâart andalou se rĂ©sumait Ă lâAljafĂ©ria de Saragosse. Les recherches Ă Murcie et Ă Malaga permettent de saisir la beautĂ© de cet art et dâen soupçonner la profonde Afrique du Nord, lâart almoravide nâĂ©tait connu que par la grande mosquĂ©e de Tlemcen, et celle dâAlger. Il y eut par la suite la dĂ©couverte Ă Marrakech de la koubba dâAli b. Youssef, et lâĂ©tude de forteresses inĂ©dites ou mal connues, et lâattribution du minbar de la Koutoubiya aux Ă©mirs almoravide. La rĂ©vĂ©lation de tous les trĂ©sors dĂ©coratifs de la mosquĂ©e dâAl Qaraouiyn de FĂšs permettent de juger de lâart des Almoravides dâaprĂšs des Ćuvres Ă©gales et parfois supĂ©rieures, en quantitĂ© comme en qualitĂ©, Ă celles qui avaient Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es sur lâart des califes almohades qui leur succĂ©dĂšrent au XII° siĂšcle .Les Sanhaja au voile Lemtouna, Goddala, Messoufa hĂ©ritaient des traditions artistiques des BerbĂšres sahariens, restĂ©es Ă lâĂ©cart de toute influence arabe aprĂšs lâislamisation des berbĂšres. Selon Henri Terrasse, les architectures sommaires pisĂ© et pierre sĂšche Ă©taient fort infĂ©rieures Ă celles du Maghreb et a fortiori de lâEspagne. Leur dĂ©cor consistait en un ornement gĂ©omĂ©trique rectiligne des arts familiaux berbĂšres. Le dĂ©cor monumental de lâIslam nâavait pas dĂ» les toucher. Câest dâEspagne quâon fit venir toutes sculptĂ©es les stĂšles destinĂ©es Ă marquer, au SĂ©nĂ©gal, la tombe des grands chefs, faute dâateliers locaux capables de tailler et de dĂ©corer la pierre. Les Almoravides nâapportĂšrent avec eux que leurs goĂ»ts et leurs aptitudes artistiques, sans traditions architecturales et dĂ©coratives capables de former le fond premier de leur art dynastique et impĂ©rial ».Ces rĂ©formateurs religieux sont arrivĂ©s du sud en champions de lâorthodoxie malĂ©kite, dans un Maghreb oĂč le sunnisme malĂ©kite triomphaient, puis dans une Espagne qui avait depuis longtemps rejetĂ© toute hĂ©rĂ©sie et qui ne comprenait guĂšre que des MalĂ©kites. Aucune raison spirituelle, aucun scrupule religieux ne pouvaient les empĂȘcher dâadopter les formes de vie et la civilisation musulmane que leurs conquĂȘtes allaient leur faire forteresses et mosquĂ©es des Almoravides mĂȘlent des formes et des techniques venues dâAndalousie Ă des traditions proprement africaines, souvent venues de lâIfriqiya des Zirides et des Hammadides⊠DĂšs que lâEspagne musulmane sera incorporĂ©e Ă lâempire almoravide, lâart de la PĂ©ninsule va se rĂ©pandre au Maghreb, dans les architectures civile et la naissance dâun art almoravide oĂč un fond berbĂšre et saharien accueillit les apports andalous ressemble Ă ce qui sâĂ©tait passĂ© dans les premiĂšres pĂ©riodes de la civilisation musulmane, quand les monuments arabes palais dâEspagne, mosquĂ©es du Caire, les Ă©lĂ©ments primitifs se sont transformĂ©s en combinaisons nouvelles, quâil est impossible de dire dâoĂč ils dĂ©rivent. Câest ce qui a fait dire Ă G. Le Bon que "âŠla vĂ©ritable originalitĂ© dâun peuple se rĂ©vĂšle dans la rapiditĂ© avec laquelle il sait transformer les matĂ©riaux quâil a entre les mains, pour les adapter Ă ses besoins et crĂ©er ainsi un art nouveau. Aucun peuple nâa dĂ©passĂ©, Ă ce point de vue, les Arabes.âDans toute civilisation la vocation de lâhomme est de participer Ă la crĂ©ation, notamment dans le domaine de lâart, grĂące Ă son imagination crĂ©atrice, qualifiĂ©e de facultĂ© de surhumanitĂ© ». A cet Ă©gard, lâhomme se dĂ©finit par lâensemble des tendances qui le poussent Ă dĂ©passer lâhumaine condition. On dit que lâhomme est homme dans la proportion oĂč il est surhomme ».Cela est valable pour lâart arabo-musulman oĂč la dimension religieuse est prĂ©gnante. Selon lâesthĂšte Ă©gyptien Bichr FarĂšs auteur dâune thĂšse sur lâHonneur chez les Arabes », soutenue Ă Paris en 1932, lâartiste musulman, en façonnant lâinsoupçonnĂ©, fait Ă©clater la frontiĂšre du pouvoir humain pour cĂ©lĂ©brer, inconsciemment sans doute, lâextraordinaire maĂźtrise dâAllah qui crĂ©e selon Son plaisir, Ă©tant Tout Puissant, et qui ajoute Ă la crĂ©ation ce quâIl veut ».Lâartiste et lâĂ©crivain ne font que traduire sous une forme visible les goĂ»ts, les moeurs, les sentiments et les besoins de la sociĂ©tĂ© oĂč ils Ă©voluent. Aussi libres soient-ils, leur crĂ©ation nâen est pas dĂ©terminĂ©e par un ensemble dâinfluences, de croyances, dâidĂ©es, de traditions dont la somme lâĂąme dâune Ă©poque ». La mosquĂ©e Ă la fois temple, Ă©cole, hĂŽtellerie et hĂŽpital rĂ©vĂšle lâoriginalitĂ© de lâart arabe oĂč sâexprime la fusion complĂšte de la vie civile et religieuse. Tout en symbolisant la libertĂ© de lâartiste Ćuvre, et sa capacitĂ© de crĂ©ation, lâoeuvre dâart est lâexpression matĂ©rielle de lâidĂ©al de le sociĂ©tĂ© et de lâĂ©poque oĂč elle a pris naissance. La part du religieux dans ces influences contribua Ă donner Ă lâart musulman un caractĂšre fortement spiritualiste et abstrait. Les goĂ»ts communs Ă tous les peuples orientaux les portĂšrent ensuite Ă la profusion de lâornementation, Ă lâamour des formes Ă©lĂ©gantes et des matiĂšres Bammate souligne la forte imprĂ©gnation religieuse de lâart arabo-musulman Ă©pris dâabsolu, lâArabe est avant tout un homo religiosus. Son sentiment religieux et moral domine ses conceptions esthĂ©tiques⊠» Sur ces spĂ©cificitĂ©s de lâart arabo-musulman, le dernier mot doit ĂȘtre donnĂ© Ă ce grand intellectuel musulman de Paris, oĂč il naquit en 1922, aprĂšs la fin de la rĂ©sistance des musulmans du Caucase au communisme, quâavait dirigĂ©e son pĂšre HaĂŻdar Câest dans lâabstraction spiritualiste, dans la volontĂ© constante dâexprimer dans un langage purement architectural ou dĂ©coratif les replis de la sensibilitĂ©, la contemplation, lâextase, que se trouvent la signification esthĂ©tique de cet art et sa valeur humaine, non dans un pittoresque brillant, parfois facile, que le romantisme et le naturalisme ont trop souvent fait passer pour lâĂąme de lâart oriental. »Lâinsistance sur lâoriginalitĂ© de lâart arabe ne lui fait pas oublier la part des musulmans non-arabes les peuples Ă lâimagination moins abstraite que celle des Arabes, au sens plastique plus vif, comme les Perses ou les Turcs, permirent le dĂ©veloppement de la miniature⊠».Bammate a pu donner la mesure de ses capacitĂ©s Ă faire "parler la pierreâ dans la sĂ©rie dâune dizaine de documentaires, intitulĂ©e "lâEspace de lâIslamâ qui lui fut commandĂ©e pĂ la fin des annĂ©es 70 par une tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine. La qualitĂ© Ă©tait telle que le prĂ©sident dâune chaĂźne française, plus ouvert aux apports de la "diversitĂ©â comme on dit maintenant acheta les droits pour faire dĂ©couvrir toutes ces richesses artistiques au public modestement, bon nombre dâArabes Ă©loignĂ©s des foyers traditionnels de lâIslam exercent leur art en sâinspirant Ă des degrĂ©s divers de cette grande tradition artistique arabo-musulmane. On peut citer le sculpteur algĂ©rien Rachid KorĂ©ichi qui fit travailler des artistes dâAlep pour sauver de lâoubli les 25 tombes du chĂąteau dâAmboise, oĂč vĂ©cut lâĂ©mir Abdelkader en compagnie de prĂšs de 80 autres personnes, entre 1848 et 1852; Naamane ZĂ©kri, alĂ©pin installĂ© depuis les annĂ©es 50 Ă Paris oĂč il sâest fait connaĂźtre par son savoir-faire en calligraphie koufique carrĂ©e; les irakiens Hassan Massoudi et Ghani Alani se sont fait connaĂźtre pour leur talent de calligraphe; le peintre de Fallouga Sabbah Mustafa qui expose en ce moment dans lâarriĂšre salle dâun cafĂ© de Saint-Germain-des-PrĂšsâŠSadek SELLAMoumma
DĂ©finition du mot BeautĂ© BEAUTĂ. n. f. QualitĂ© de ce qui est beau. Il se dit en gĂ©nĂ©ral de Ce qui touche et charme les sens, l'esprit, l'Ăąme, de ce qui est excellent en son genre. La beautĂ© du ciel, de la terre, des fleurs, des eaux, des arbres. La beautĂ© d'une ville, d'un Ă©difice. La beautĂ© d'un tableau, d'une statue. La beautĂ© d'une Ă©toffe. La beautĂ© d'une couleur. La beautĂ© d'une voix, d'un concert. La beautĂ© d'un spectacle, d'une fĂȘte. La beautĂ© du style, des pensĂ©es. La beautĂ© d'un ouvrage, d'un poĂšme. La beautĂ© des sentiments. La beautĂ© d'une dĂ©couverte. C'est lĂ ce qui en fait la beautĂ©. Cela est de toute beautĂ©. Il se dit particuliĂšrement, en parlant des personnes, d'un Ensemble de formes, de proportions et de couleurs qui plaĂźt et qui fait naĂźtre l'admiration. La beautĂ© du corps. La beautĂ© du visage. La beautĂ© de la taille, des formes. La beautĂ© d'une femme. Une femme qui a soin de sa beautĂ©, qui nĂ©glige sa beautĂ©. La beautĂ© se passe en peu de tempe. Sa beautĂ© est parfaite, accomplie. Sa beautĂ© est dans sa fleur, dans toute sa fleur. Sa beautĂ© est fanĂ©e. Elle est d'une beautĂ© ravissante, de la plus grande beautĂ©. Elle a une beautĂ© naturelle. BeautĂ© artificielle. BeautĂ© fade, journaliĂšre. BeautĂ© animĂ©e. BeautĂ© bien conservĂ©e. Entretenir sa beautĂ©. Conserver, perdre sa beautĂ©. Cette femme n'Ă©tait pas en beautĂ© hier au soir, Elle paraissait moins belle qu'Ă l' se dit aussi des Animaux. La beautĂ© d'un cheval, d'un lion, d'un se dit quelquefois d'une Belle personne. Une jeune beautĂ©. Une beautĂ© dĂ©daigneuse. Une beautĂ© fiĂšre. Une beautĂ© cĂ©lĂšbre. Toutes les beautĂ©s de la ville Ă©taient Ă cette fĂȘte. On dit de mĂȘme absolument La beautĂ©, pour dĂ©signer les Belles femmes en gĂ©nĂ©ral. Rendre hommage Ă la beautĂ©. Le triomphe de la beautĂ©. L'empire de la femme Ă©tait la beautĂ© du bal, Elle Ă©tait la plus belle de toutes les femmes qui se trouvaient au une beautĂ©, se dit d'une Femme trĂšs grecque et BeautĂ© romaine se disent des Femmes dont la beautĂ© rappelle le caractĂšre des tĂȘtes que l'on voit dans les statues et dans les mĂ©dailles antiques de la GrĂšce et de du diable. Voyez au pluriel, se dit de Plusieurs belles choses rĂ©unies dans un mĂȘme lieu, de Plusieurs beaux dĂ©tails qu'on remarque dans un mĂȘme objet. On ne peut dĂ©tailler toutes les beautĂ©s que cette ville renferme. Les beautĂ©s de la nature. Le style de cet Ă©crivain a des beautĂ©s qu'il n'est pas donnĂ© Ă tout le monde de sentir. Les beautĂ©s de cet ouvrage en effacent, Ă mes yeux, les dĂ©fauts. Tout ou partie de cette dĂ©finition est extrait du Dictionnaire de l'AcadĂ©mie française, huitiĂšme Ă©dition, 1932-1935
ConnaĂźtre Allah -۳ۚŰۧÙÙ Ù ŰȘŰčۧÙÙ â par Sa beautĂ© est une des connaissances les plus prĂ©cieuses et câest par elle que lâĂ©lite des crĂ©atures connait Allah. Toutes les crĂ©atures Le connaissent par le biais de lâun de Ses attributs. Mais ceux qui le connaissent le mieux sont ceux qui Le connaissent Ă travers Sa perfection, Sa magnificience, et Sa beautĂ© â ۳ۚŰۧÙÙ Ù ŰȘŰčۧÙÙ -. Rien ne Lui ressemble, Ă tout point de vue. Et Ă supposer que toutes les crĂ©atures soient aussi belles que la plus belle des crĂ©atures, et que lâon compare leur beautĂ© interne et externe Ă la beautĂ© du Seigneur â ۳ۚŰۧÙÙ Ù ŰȘŰčۧÙÙ -, cette comparaison serait aussi faible que le rapport existant entre la lueur fragile dâune lampe et la lumiĂšre Ă©clatante du soleil. Pour se figurer Sa beautĂ©, il suffit de savoir que sâIl dĂ©voilait Son visage, les lumiĂšres sâen dĂ©gageant brĂ»leraient toutes les crĂ©atures que Son regard atteindrait. Pour se faire une idĂ©e de sa beautĂ©, il suffit de se rappeler que toute beautĂ© interne ou externe, dans ce bas monde ou dans lâau-delĂ est une consĂ©quence de Sa crĂ©ation. Que penser donc de celui dont Ă©mane cette beautĂ© créée? Pour saisir lâampleur de sa beautĂ©, il suffit de savoir que toute la puissance, la force, la gĂ©nĂ©rositĂ©, la bienfaisance, la science, et la bontĂ© Lui appartiennent. Câest par la lumiĂšre de Son visage que lâobscuritĂ© se dissipe, comme lâa dit le ProphĂšte â Ű”ÙÙ Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙÙ Ù ŰłÙۧÙ
â dans lâinvocation quâil a faite Ă TĂąâif Je me rĂ©fugie auprĂšs de la lumiĂšre de Ton visage par laquelle lâobscuritĂ© se dissipe, et grĂące Ă laquelle les affaires de ce bas monde et de lâau-delĂ sâĂ©quilibrent. 1 Abd Allah ibn MasâĂ»d â Ű±Ű¶Ù Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙ â a dit » Il nây a ni nuit ni jour auprĂšs de votre Seigneur. La lumiĂšre des cieux et de la terre Ă©mane de la lumiĂšre de Son visage. » Allah est donc la lumiĂšre des cieux et de la terre. LorsquâIl viendra au jour de la rĂ©surrection pour juger les crĂ©atures, la terre resplendira de Sa lumiĂšre. Un des noms magnifiques dâAllah est Al-JamĂźl Le beau. Il a dâailleurs Ă©tait authentiquement rapportĂ© du ProphĂšte â Ű”ÙÙ Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙÙ Ù ŰłÙۧÙ
â quâil a dit Allah est beau et aime la beautĂ©. » [âŠ] 1 Hadith faible, voir As-Silsilah Ad-DaâĂźfah dâAl AlbĂąni 2933 Source Les mĂ©ditations » de Ibn Al Qayyim, Ă©ditions Tawbah
allah est beau et il aime la beauté